Japon – Au sommet d’Osaka
La tour Umeda à Osaka est une attraction majeure dans la troisième ville du Japon. S’élever du plancher des vaches permet d’apprécier cette ville gargantuesque, qui s’étend jusqu’à l’horizon.
L
a fin de journée approche. Le bleu parfait du ciel laisse place petit à petit à une lumière dorée qui accentue encore plus les couleurs chaudes de l’automne. Depuis le début de ce séjour au Japon, il fait un temps splendide avec des températures clémentes. Et Osaka ne déroge pas à cette règle, pour notre plaisir à tous. Nous sommes unanimes, l’automne semble être une période idéale pour voyager au Japon. La météo est bien sûr le premier atout de cette saison. Il ne fait ni trop froid, ni trop chaud en cette période de l’année. L’automne est aussi propice pour assister à de nombreux festivals au Japon, comme c’est le cas pour le festival du feu à Kurama dans la région de Kyoto. Enfin, et non des moindres, il y a semble-t-il moins de touristes qu’au printemps – durant le « Hanami » – lors de la fleuraison des cerisiers.
Tout comme les visites de Tokyo et d’Hiroshima auparavant, nous n’avons pas de but précis et nous préférons découvrir la ville au fil de nos envies. « Planifier un minimum, mais surtout pas de trop » semble être devenu l’adage de ce voyage, ce dont nous nous accommodons parfaitement. Les attractions indispensables restent néanmoins au programme, comme c’est le cas de la tour Umeda à Osaka.
C’est donc après avoir flâné toute la journée au hasard dans les rues de la ville que nous nous dirigeons vers le nord. Là se trouve le point – certes artificiel – culminant d’Osaka. Il faut prendre de la hauteur pour contempler l’ensemble de la troisième plus grande ville du Japon. Et comme à Tokyo, il faut s’attendre à une montagne de gratte-ciels noyée dans une jungle infinie d’immeubles plus modestes.
Dans le nouveau quartier d’affaire d’Umeda, près de la gare centrale d’Osaka, une nuée de salarymans (et womens) tous bien vêtus, touristes et personnes ordinaires inondent les rues avoisinantes de la tour. Au détour d’un croisement, la fameuse tour est enfin en vue. Celle-ci est facilement reconnaissable tant son architecture est unique et se détache parfaitement des innombrables centres commerciaux aux alentours.
La tour a su devenir au fil des ans une attraction majeure d’Osaka, surtout depuis qu’elle a été nommée parmi les vingt meilleurs bâtiments au monde par le magazine Time, dont font partie le célèbre Taj Mahal en Inde et la Sagrada Familia en Espagne. Aussi insolite que puisse être ce classement, nous prenons plaisir à découvrir toute l’excentricité de son architecture – sans être exceptionnelle -, surtout vue d’en bas. La tour Umeda est composée de deux tours plus petites se rejoignant au sommet et possède au centre un immense observatoire circulaire. Le plus inattendu est sans doute l’escalateur qui rejoint l’observatoire, suspendu dans le vide. En empruntant cet escalateur, nous nous croyons dans un film de science-fiction et de monter dans un vaisseau extra-terrestre.
Nous atteignons l’observatoire circulaire et prenons part à la messe de selfies que d’autres touristes ont initiés avant nous. Une brise légère souffle, le soleil se couche au loin dans la mer du Japon. Au loin, les cheminées des usines crachent d’épaisses fumées et forment des ombres chinoises dont on se passerait bien. Le soleil se reflète sur la surface lisse de la mer. Dès que celui-ci disparait, embrasant le ciel au passage, la nuée de photographes s’estompe elle aussi.
De l’autre côté de la structure ovale, aussi loin que notre vision nous le permet, la ville d’Osaka s’étend jusqu’au bout de l’horizon avec en son centre une pyramide d’immeubles. Il y a tant de choses à voir dans ce spectacle, tant d’infimes détails que seuls nous, du haut de la tour Umeda, pouvons apercevoir. Nous nous prenons au jeu de s’imaginer à quoi pourrait ressembler le même paysage il y a une centaine d’années, voir pendant une période sans homme. Y aurait-il des marais à la place du port ? Des forêts existeraient en lieu du quartier des affaires ? Cet immeuble ne serait-il pas l’emplacement idéal pour une prairie ? Pourtant le paysage devant nous est tout aussi fascinant et pour être honnête, aussi très impressionnant.
À la tombée de la nuit, la fourmilière s’illumine doucement. L’autoroute traversant Osaka devient un long filament de lumières rouge et blanche qui s’étire en suivant les courbures de la ville. Nous restons une courte période à contempler l’immensité, jusqu’à ce la faim se fasse sentir. Il est temps de redescendre sur le plancher des vaches et de goûter à la cuisine renommée d’Osaka. Et quel meilleur endroit pour cela que le quartier de Dōtonbori, aujourd’hui centre touristique incontournable et rendu mondialement célèbre par le Glico Man.
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